Un rayon d'espoir dans le « trou noir » des données ! Les données du CPI seront bientôt publiées, mais ce ne sont peut-être pas de « bonnes nouvelles » ?

Les agences fédérales n'ont pas publié de rapports économiques depuis près de vingt jours. La fermeture du gouvernement américain a entraîné une interruption des données clés, jetant une ombre encore plus épaisse sur des perspectives économiques déjà incertaines.

Mais d'ici vendredi, cette situation va changer, bien que temporairement. Le Bureau of Labor Statistics des États-Unis publiera ce jour-là le rapport de l'indice des prix à la consommation (CPI) pour le mois de septembre.

Le rapport CPI de septembre offrira un certain réconfort à ceux qui attendent impatiemment les données, en fournissant un instantané immédiat de l'évolution des prix aux États-Unis.

Ce rapport peut être considéré comme unique : le personnel du Bureau of Labor Statistics a été rappelé au bureau ce mois-ci afin que le gouvernement puisse satisfaire à l'exigence légale d'ajuster les prestations de sécurité sociale pour l'année prochaine. Le CPI de septembre est la dernière donnée nécessaire pour calculer l'ajustement du coût de la vie pour 2026.

Par conséquent, après la publication du rapport CPI, les données économiques fédérales retomberont dans le silence jusqu'à la réouverture du gouvernement. Quant au rapport lui-même, les économistes estiment que, malgré le retard, ils ne s'inquiètent pas de l'intégrité des données de base.

L'inflation va-t-elle revenir à 3 % ?

Les économistes prévoient que les dernières données du CPI devraient montrer que le mois dernier, les prix d'une série de biens et services courants ont augmenté de 0,4 %, dépassant le niveau normal. Cela porterait le taux d'inflation annuel de 2,9 % à 3,1 %, soit la croissance la plus rapide depuis plus d'un an.

Derrière la hausse des prix se cachent de multiples facteurs, notamment l'augmentation des prix de l'essence, de l'alimentation et des biens affectés par les droits de douane, ainsi qu'une inflation dans le secteur des services — en particulier le logement — qui diminue plus lentement que prévu.

Michael Pugliese, économiste principal chez Wells Fargo, a souligné lors d'une interview que la dernière fois que l'inflation était inférieure à 2 % remonte à février 2021.

Il a déclaré : « D'un point de vue macroéconomique, cela nous rappelle à quel point l'inflation peut devenir tenace une fois qu'elle échappe au contrôle, et combien il est difficile de la ramener à 2 % après avoir dépassé cet objectif pendant un certain temps. »

La nourriture devient plus chère

Les consommateurs américains ont enduré près de cinq ans de hausse rapide des prix (dont deux années où la hausse a été bien supérieure à la normale). Cependant, des années d'inflation élevée leur ont déjà coûté cher.

Billy Roberts, analyste principal des aliments et boissons chez CoBank, qui fournit des services financiers aux entreprises agricoles et rurales, a souligné que de 2020 à 2024, les prix alimentaires ont augmenté de 24 %.

Il a déclaré : « Nous constatons que, même cette année, bien que l'inflation ait quelque peu diminué, c'est l'effet cumulatif qui a réellement un impact. »

Selon les données du Bureau of Labor Statistics, les prix des produits d'épicerie ont augmenté de 0,6 % en août, soit la plus forte hausse mensuelle depuis près de trois ans. Les économistes s'attendent à une hausse plus modérée en septembre, mais la hausse des prix dans certaines catégories pourrait mettre en évidence des points sensibles.

Par exemple, en raison de la sécheresse persistante qui a réduit le nombre de têtes de bétail, les prix du bœuf ont fortement augmenté ces dernières années, tandis que les prix du cacao et du café, affectés par le changement climatique et des problèmes d'approvisionnement, subissent désormais une pression supplémentaire due aux droits de douane.

Roberts a indiqué que les consommateurs qui achètent pour Halloween ressentent actuellement cet impact. Il a souligné que le prix du cacao « reste deux à trois fois supérieur à celui de 2022-2023 ».

Il a ajouté : « Ces produits ne sont pas forcément achetés chaque semaine par les consommateurs, mais pour Halloween, ils en achètent beaucoup. Ces prix provoqueront un véritable choc pour les consommateurs. »

L'impact différencié de l'économie en K

Joe Brusuelas, économiste en chef chez RSM, a souligné que les prix alimentaires et ceux de l'électricité, également en hausse, restent des points douloureux pour de nombreux Américains.

Outre ces catégories, Brusuelas a indiqué qu'il surveillera également l'inflation liée aux services — comme les billets d'avion et d'autres domaines de consommation discrétionnaire — et si l'inflation dans ces secteurs reste élevée.

Il a déclaré : « Ce qui m'inquiète, ce sont les coûts des services, tenaces et persistants, combinés à la hausse continue des prix alimentaires et des services publics, qui exercent une pression énorme sur les familles de la classe moyenne et à faible revenu. C'est l'incarnation de ce que nous appelons l'économie en K, dans laquelle 40 % de la population de ce pays vit très bien. »

Une analyse récente de Moody's Analytics a révélé que la part des dépenses totales des personnes à hauts revenus (qui bénéficient de la flambée des marchés boursiers, de la hausse des salaires et de l'augmentation de la richesse immobilière) est encore plus importante.

Brusuelas a ajouté : « Mais sur le marché à faible revenu, la réalité est totalement différente. »